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Les origines du Sapin de Noël remontent à l’Antiquité. Nombreuses sont alors les fêtes qui utilisent les branches d’arbre vertes pour symboliser la vie éternelle. Ensuite est arrivé le Christianisme et le côté religieux de cette fête auparavant païenne : Noël. Au début cantonné à l’extérieur, représentant l’Arbre d’Adam et Ève, le Sapin de Noël entre dans les maisons, où il est paré de mille attraits. C’est l’Alsace qui la première crée cette tradition. Tradition qui sera ensuite adoptée par tout le pays, suite à la guerre de 1870 et aux nombreux immigrés d’Alsace-Lorraine.
Quelle est l’origine religieuse du Sapin de Noël ?
Il faut savoir qu’à l’origine la période de Noël correspondait avec une fête païenne : celle du Solstice d’hiver, les Saturnales chez les Romains. Lors de ces fêtes, les maisons étaient décorées en l’honneur du dieu Janus avec des branches vertes : du laurier, du buis, de l’olivier ainsi qu’avec des lumières, des bougies gardées allumées pour faire fuir et éloigner les mauvais esprits...
Avec l’arrivée du Christianisme, la volonté de l’Eglise de réformer et de chasser toute allusion aux fêtes païennes, souvent très bien ancrés dans les mœurs et coutumes des gens est forte. Elle a donc substitué la fête du Solstice d’Hiver par la célébration de la naissance de Jésus-Christ. Noël est donc célébré à la fin du mois de décembre. Non parce qu’il a été établi que Jésus serait né à cette période. En effet, les historiens situeraient plutôt la naissance du Fils de Dieu plutôt vers la fin du mois du juin, selon les indices de l’histoire de la Nativité, notamment les bergers gardant le troupeau la nuit.
A tout de même été gardé le folklore autour de cette fête du Solstice d’hiver, désormais fête de Noël : on décore la maison de branches vertes (et en Europe, le sapin fait partie des arbres qui restent vert même en hiver), et de lumières...
En Egypte
Nombreuses sont les coutumes à travers le monde qui utilise les arbres à feuillage persistant, c’est-à-dire qui gardent leurs feuilles en hiver. Ces arbres toujours verts en plein cœur de la saison froide, alors que nombre d’autres arbres se retrouvent à nu, dépouillés de leur feuillage, ont une forte symbolique associée à la vie éternelle ! En Egypte, mais également en Chine et dans le peuple d’Israël (une autre référence à la Bible et à la Religion Chrétienne), cette symbolique est très forte et la vie éternelle est représentée par des couronnes, des guirlandes de feuilles.
En Egypte, plus particulièrement la vie après la mort joue une place très importante chez les Egyptiens. En témoignent les momies, les pyramides remplies de trésor et les nombreuses fresques de hiéroglyphes qui racontent le passage à la vie éternelle, le jugement d’Osiris, le cœur pesé sur la balance...
D’où vient la tradition du Sapin de Noël ?
Le berceau du sapin de Noël est l’Allemagne, où la crèche des catholiques a été remplacée par le sapin de Noël des protestants. En France, l’arbre de Noël est arrivé par l’Alsace, proche voisine des Allemands.
L’arbre de Noël né en Alsace
Le Sapin de Noël ou Arbre du Christ fait son apparition en 1521 en Alsace et dans la région de Bâle. Ce n’est pas encore l’arbre de Noël comme nous le connaissons aujourd’hui, avec ses guirlandes, ses boules et ses lumières. A l’époque, il représente l’arbre de l’Eden, du Paradis, d’Adam et d’Eve. Car une coutume remontant au XIe siècle voulait que l’on représente à l’époque de Noël un sapin couvert de fruits rouges. Cet arbre symbolisait alors l’arbre de la Connaissance du Bien ou du Mal l’arbre aux fruits interdits du Jardin d’Eden, dont Eve avait croqué une pomme rouge. Pomme qu’elle avait fait goûter à Adam. Prenant conscience de leur nudité, ils se cachèrent alors au regard de Dieu, leur Créateur. Comprenant qu’ils avaient mangé du fruit défendu, Dieu les chassa du Paradis...
Le sapin de Noël dans les maisons de Sélestat
Alors qu’au XIe siècle, la tradition confinait l’arbre de Noël à l’extérieur, c’est au XVe siècle que l’arbre fait son entrée dans les maisons. On a retrouvé des traces de la mention d’un édit municipal visant à contrôler l’abattage de sapins dans les forêts quelques jours avant le 25 décembre, le 21 décembre 1521, la nuit de la Saint Thomas. L’abattage devant se limiter aux plus jeunes arbres. Les arbres étaient donc coupés et au vue de l’édit, chacun devait en couper pour son foyer. L’arbre de Noël est donc entré dans les maisons, et les décorations au début sommaire : pommes ou boules rouges, quelques lumières (rappel des Saturnales des Romains) deviennent de plus en plus variés et nombreuses. L’on ajoute des fleurs, des roses (symbole de la Vierge Marie), des confiseries et des gâteaux (évoquant les hosties, le Corps du Christ pris lors de la Messe). Les Sélestadiens se revendiquent donc de l’instauration de cette tradition du sapin de Noël, un arbre décoré pour fêter la naissance de Jésus.
Le sapin de Noël de Strasbourg
Chaque Noël, la ville de Strasbourg est fier d’installer un immense sapin de Noël tout illuminé au cœur de son très connu et réputé marché de Noël, sur la place Kléber. La capitale de l’Alsace se doit de représenter au mieux cette tradition dont elle est l’initiatrice.
Ce grand sapin est totalement naturel, il a soigneusement choisi dans les belles forêts vosgiennes de la région, il est donc français, alsacien : en un mot local ! Il s’agit d’un Abies alba, c’est-à-dire un sapin blanc. Cet arbre peut atteindre jusqu’à 50 m de haut, son habitat naturel est la montagne. Il a une belle écorce argentée lisse dans ses premières années, d’où son appellation de sapin argenté. Son bois est blanc, expliquant son nom de sapin blanc. Il est solide, idéal pour les charpentes et tous les travaux de menuiserie.
Le grand sapin du marché de Noël de Strasbourg sent bon la forêt de résineux, il a un port parfait : pointu à son sommet, évasé jusqu’à sa base. Il est entièrement illuminé, de bas jusqu’en haut de ses 30 mètres ! Des kilomètres de guirlandes lumineuses sont nécessaires pour le parer. A cela l’ajoute les incontournables dans la décoration d’un arbre de Noël : les cadeaux, les boules, l’étoile, les bougies...
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Comment le Sapin de Noël est arrivé en Angleterre ?
Le sapin de Noël nous l’avons vu trouve son origine en France, en Alsace dans les années 1520. En Angleterre, il n’est apparu que dans les années 1800, c’est-à-dire au début du XIXe siècle. La tradition du sapin de Noël a été apportée par une Allemande, l’épouse du Roi George IIII, Charlotte de Mecklembourg-Strelitz. Elle avait fait installer un sapin décoré avec des bougies et des confiseries, d’innombrables cadeaux à son pied, à l’occasion d’une fête destinée aux jeunes princes et princesses. Mais en dehors du cercle royal, la tradition ne s’est pas répandue à l’époque.
Le sapin de Noël fait son grand retour au palais de Buckingham et pour plus longtemps grâce à nouveau à un membre de la famille royale aux origines allemandes : le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, l’époux de la grande et célèbre reine Victoria (à qui l’on doit l’époque victorienne de l’Angleterre). Reine qui durant son enfance avait admiré les sapins de Noël de sa grand-mère Charlotte !
Grâce à la médiatisation autour de l’arbre de Noël de la famille royale, la coutume venue d’Allemagne se répand comme une traînée de poudre dans toutes les maisons de la haute bourgeoisie et de l’aristocratie britannique ! Encore trop coûteux pour les foyers plus modestes, de la classe ouvrière, le sapin de Noël devient de plus en plus commun dans les lieux publics et de loisirs.
Durant la première guerre mondiale, le sapin de Noël perdit de ses lettres de noblesse, étant une tradition issue de la culture allemande, dans un contexte très difficile avec l’Allemagne... Les années aidant, le sapin revient à l’honneur. Avec la récession économique des années 1930, les sapins sont désormais cultivés en Angleterre pour ne plus être importés d’Europe continentale.
La demande devenant de plus en plus importante au fil des années, le sapin de Noël était bien ancré dans les mentalités et coutumes anglaises pour que la Seconde Guerre Mondiale, contre l’Allemagne ne lui porta pas atteinte !
Comment le Sapin de Noël est arrivé en Belgique ?
Autrefois, en Belgique, Noël n’avait pas le même panache que par chez nous. Le Saint Nicolas des catholiques ne laissait peu de place à notre Père Noël bedonnant. Tous les deux ont pourtant la même vocation : distribuer des cadeaux aux enfants sages comme des images, à peu près à la même période de l’année : fin décembre.
Dans les maisons belges, c’est la bûche de Noël qui trône dans le salon et non le sapin de Noël. Et oui, c’est de Belgique que nous vient la fameuse bûche de Noël, chez nous elle est pâtissière ou glacée et est devenue l’incontournable dessert du réveillon. Chez les belges, c’est une véritable bûche de bois, très grande, qui est décoré de couleurs, de rubans, de papiers... Elle est destinée à être brûlée au réveillon.
C’est durant la Première Guerre Mondiale, et l’occupation de la Belgique par les Allemands, que les Belges découvrent la fête de Noël comme nous l’a connaissons aujourd’hui. En effet, les soldats allemands ont amené avec eux leurs cultures et leurs traditions. Et à la Noël, ils installaient dans les maisons qu’ils occupaient de grands arbres de Noël décorés, se réunissant autour et chantant leurs cantiques, nostalgiques de leurs familles, de leur patrie... Les Belges connaissaient eux aussi le sapin de Noël mais il était cantonné aux espaces publics et non aux foyers. Est-ce que, comme en Angleterre, cette tradition venue d’Allemagne ne va pas totalement les dégoûter de l’arbre de Noël déjà rare dans leur coutume... ?
Et bien non, car la Belgique est libérée par les alliés à la Noël 1918 ! Les alliés envahissent la Belgique et fêtent comme il se doit, chacun dans la coutume de son pays cette fête de la naissance et du renouveau : sapin, cadeaux, festin... Et les Belges de reprendre à leur compte ce qu’ils ont vu, se remémorant la grande liesse de ce Noël 1918 où la victoire et la paix étaient fêtées ! Le sapin de Noël s’est répandu dans tous les foyers belges.
Que signifie le sapin de Noël à l’envers ?
Il s’agit d’une tendance déco à la mode, qui nous viendrait tout droit des Etats-Unis (on avait pas encore parlé d’eux dans cet article...)... Coup marketing ? En référence à la fameuse série Stranger things et son monde parallèle à l’envers ? Par praticité ? Car le sapin ainsi retourné laisse plus de place à sa base pour circuler... Et plus de sécurité vis-à-vis des animaux domestiques : le chat qui joue avec les boules, le chien qui fait tomber les décorations à chaque fois qu’il passe un peu trop près... Ancienne tradition moyenâgeuse remise au goût du jour ? Car autrefois, l’arbre était ainsi placé tête en bas pour représenter la Trinité : le Père, le Fils et le Saint-Esprit, chère à la religion chrétienne. Ou juste pour revisiter cette fête séculaire... A voir si la mode du sapin de Noël à l’envers lancée en 2017 se poursuivra cette année, et l’année suivante, et l’année suivante...
Le sapin de Noël a mis plusieurs années et même plusieurs siècles à s’installer dans tous les pays d’Europe. Aujourd’hui il fait entièrement partie de cette fête de fin d’année, à l’origine païenne, reconvertie en fête de la Nativité, célébration de la naissance de Jésus. Un peu éclipsé, il faut l’avouer, par le Père Noël, cet homme barbu et bedonnant extrêmement envers tous les petits et grands enfants...
Joyeux Noël !