Que faire contre un chien qui aboie ?

Eh oui, le chien aboie, pour de multiples raisons, il a d’ailleurs souvent été dans l’histoire élevé pour jouer ce rôle. Il arrive malheureusement souvent que ces aboiements soient considérés comme mal placés, exagérés, voire excessifs. Heureusement, de nombreuses méthodes permettent d’éduquer le chien, de lui offrir la place qui lui convient dans le foyer, et ainsi d’avoir un chien heureux et épanoui. Les mettre en pratique vous évitera de nombreuses fâcheries contre votre chien qui aboie pour un oui et pour un non, et elles éviteront surtout les mauvaises réactions de vos voisins !

Pourquoi un chien aboie-t-il ?

Les types d’aboiement

On distingue 2 types d’aboiements : les aboiements normaux, qui ont un but de communication, et les aboiements pathologiques, qui révèlent un comportement anormal. Ceux-ci tiennent souvent plus du gémissement ou du hurlement que du simple aboiement. Ils sont le plus souvent dus à des troubles de comportements, qui nécessitent une consultation chez un spécialiste du comportement des chiens. On connaît notamment le syndrome HS-HA, hypersensibilité-hyperactivité. Ce trouble est généralement entraîné par un défaut de la mère ou bien par un problème cérébral. Il se manifeste également par d’autres comportements que les aboiements excessifs : le chien a tendance à mordre et détruire tout ce qui est à sa portée, il s’excite trop et ne sait pas s’arrêter, il a du mal à se concentrer ainsi qu’à dormir, et bien sûr, dans le cas d’un problème de maternage, il a des problèmes émotionnels. Les aboiements de communication sont importants pour le chien. Comme nous, il a besoin de s’exprimer, et l’aboiement fait partie de ses moyens d’expression, avec les postures et les odeurs.

Les causes principales des aboiements

Le chien peut aboyer pour de nombreuses raisons :

• pour dire bonjour, lorsque vous arrivez ou pour accueillir une autre personne ;

• pour exprimer un besoin, lorsqu’il se sent délaissé, qu’il a faim ou soif, qu’il veut sortir ;

• pour appeler au jeu, les aboiements sont alors accompagnés de cette posture où le chien couche ses pattes avant et sa tête au sol alors que son arrière-train reste debout ;

• par excitation, s’il ne s’est pas assez dépensé, la moindre stimulation pourra provoquer une surexcitation et des aboiements ;

• par anxiété, c’est le cas d’un chien qui ne supporte pas de rester seul ;

• pour alerter d’un danger, celui-ci se trouvant encore à l’extérieur du territoire ;

• pour avertir d’une intrusion sur le territoire, le chien a tendance a protéger son territoire et de nombreux aboiements en sont l’objet ;

• ou encore pour menacer/avertir un intrus, un autre chien ou une personne.

Plus le chien va obtenir une réponse positive, plus il va aboyer, puisqu’il est conforté dans sa communication. Cette réponse positive est le plus souvent involontaire de la part du maître ou de l’entourage, qui va avoir une réaction confortant le chien dans son aboiement. Le passage du facteur en est un bon exemple : cet intrus pénètre tous les jours sur le territoire du chien, qui aboie, et le facteur s’en va, il a renforcé le comportement du chien.

Certaines races de chien aboient plus que les autres :

• le chihuahua,

• le westie,

• le berger allemand,

• le yorkshire,

• le bichon malais,

• le Lhassa apso,

• le beagle.

Alors que d’autres aboient très peu, notamment :

• le berger australien,

• le lévrier,

• le chow-chow,

• le terre-neuve,

• le labrador,

• le danois,

• le carlin,

• le bouledogue français.

Comment faire pour que mon chien aboie moins ?

Les aboiements de votre chien peuvent être dérangeants, que ce soit pour vos éventuels voisins, ou bien pour vous, surtout si l’animal est par trop bavard. Mais que faire pour que votre chien n’aboie pas ? Les aboiements de communication, bien que normaux et nécessaires, doivent être ciblés pour n’intervenir qu’à bon escient. Une bonne éducation permet de gérer, de limiter ces expressions. Observez votre chien pour déterminer la ou les causes de ses aboiements pour pouvoir mettre en place une stratégie, mais le plus simple est de bien l’éduquer dès son arrivée.

Attention : un chien qui aboie sans raison, avec des gémissements qui peuvent accompagner ces aboiements, peut être un chien qui souffre, physiquement ou psychologiquement. Une visite chez le vétérinaire vous aidera à y voir plus clair et à aider votre chien.

Une bonne éducation

L’excitation, la surprise, voire la peur, sont des motifs d’aboiement chez le chien. C’est pourquoi il est important que celui-ci soit bien sociabilisé dès son plus jeune âge, avant ses 4 mois. Ayant fait la connaissance de gens, d’autres animaux, de véhicules... il n’aura pas ce type de réaction à l'âge adulte et n’aboiera pas à chaque piéton ou vélo croisé. L’apprentissage concernant l’aboiement est relativement simple, d’autant plus s’il est réalisé tôt. Lorsque votre chien aboie inutilement, ordonnez-lui calmement le silence par un mot que vous utiliserez systématiquement, et dès qu’il cesse, récompensez-le par une friandise et des caresses. Un chiot qui se retrouve seul manifeste souvent de l’anxiété, qui peut se traduire par des aboiements, entre autres. Pour éviter ce cas du chien qui aboie parce qu’il est seul, habituez-le à la solitude tout petit, dès que vous l’accueillez dans votre foyer. S’il s’agit d’excitation ou d’ennui, il est assez simple d’y remédier : passez plus de temps avec votre animal, jouez avec lui, stimulez-le physiquement et intellectuellement au moins 15 minutes par jour. Offrez lui des jouets de réflexion pour qu’il puisse s’occuper quand vous n’êtes pas disponible. S’il aboie parce qu’il est trop content quand il joue avec vous, cessez de jouer et tournez-lui le dos jusqu’à ce qu’il se calme, il comprendra rapidement que ce sont ses aboiements et sa surexcitation qui vous éloignent de lui.

Pour en savoir plus, lisez nos conseils pour éduquer son chien et récompenser son chien.

Les techniques Il est également important de bien faire comprendre au chien que vous êtes le chef de sa meute et que c’est à vous que revient le devoir de protéger le foyer, et non à lui.

• Les exercices d’obéissance sont efficaces pour cet apprentissage : exercices de rappel, assis couché… Ces ordres seront de plus fort utiles pour faire taire votre chien qui aboie lorsqu’un invité ou le facteur arrivent !

• L’ignorance est l’opposé du renforcement : ignorez votre chien qui aboie jusqu’à ce qu’il s’arrête. Qu’il s’agisse d’un accueil, d’une alerte ou d’une réclamation quelconque, votre manque de réaction montrera au chien que c’est inutile, sans objet. Il est par contre crucial pour que cela fonctionne que vous ne cédiez à aucun moment à la tentation de réagir, sous peine de provoquer chez le chien la réaction inverse : “il faut que j’aboie beaucoup et longtemps pour que ça marche”. L’ignorance est plus ou moins une punition, et celle-ci fonctionne de la même manière. Elle peut être utilisée mais uniquement si vous êtes sûr de pouvoir l’appliquer systématiquement, et dès l’aboiement. Si ce n’est pas le cas, elle sera plutôt contre-productive.

• Le contre-conditionnement consiste à empêcher un chien d’aboyer en l’occupant à autre chose : par exemple, donnez-lui l’ordre de s’asseoir, de façon à ce qu’il tourne le dos à l’objet de sa réaction, et récompensez-le. Il est plus facile de le faire obéir s’il n’est pas trop excité par l’objet qui le fait aboyer. Une fois qu’il est assis, récompensez-le. Détournez son attention de ce qui le fait aboyer en le faisant jouer. Cette méthode n’est toutefois pas valable pour un chien qui aboie pour attirer votre attention. Ce petit exercice doit être répété au moins 2 fois par jour.

• Donnez une récompense lorsque le chien répond à votre ordre de ne pas aboyer.

À éviter

• Le collier anti-aboiement électrique : les décharges électriques envoyées par le collier en cas d’aboiement peuvent engendrer des états de stress chez le chien : dépression et anxiété, qui peuvent provoquer des troubles du comportement tels que l’agressivité ou la destruction, l’inhibition, voire l’auto-mutilation.

• Le collier anti-aboiement au gaz : ces colliers envoient à chaque aboiement un gaz (inodore ou parfumé à la citronnelle) sous le nez du chien. Celui-ci est s’arrête d’aboyer sous la surprise. Après quelques giclées, les aboiements devraient cesser, mais le collier est à laisser autour du cou du chien, bien qu’en position “Off”, car son contact va dissuader le chien d’aboyer… tant qu’il en gardera le souvenir ! Des petits rappels sont à faire dès que le chien se laissera de nouveau aller. Bien que non douloureuse, cette méthode réprime tous les aboiements, quels qu’ils soient, ce qui n’est pas judicieux pour l’équilibre du chien.

• Récompenser le chien lorsqu’il aboie le renforce. Certes le geste n’est pas forcément voulu comme une récompense : caresses, discours… mais le chien a reçu de l’attention alors qu’il aboyait…

• Crier ou frapper votre chien qui aboie est un mauvais système, il renforce les aboiements, même s’il s’agit d’un renforcement négatif.

N’attendez pas de votre animal qu’il n’aboie plus du tout, il a besoin d’exprimer ses émotions et c’est important qu’il puisse le faire. Sans cette possibilité, il pourra exprimer un éventuel mal-être par d’autres moyens : agressivité, comportements destructeurs, inhibition, faire ses besoins dedans….

Pour en savoir plus, suivez nos conseils pour bien choisir un collier pour chien.

Mon chien aboie la nuit

Votre chien ne passe pas forcément toute la nuit à dormir d’un sommeil profond. Son instinct le tient en éveil face à des bruits ou des mouvements inhabituels autour de lui. En aboyant, il signifie à l’intrus qu’il est là et qu’il doit s’éloigner.

Pour éviter que votre chien n’aboie la nuit :

• Installez-le dans la pièce la plus calme, à l’écart des bruits de la rue ou de l’extérieur.

• La présence d’un bruit blanc : télévision, musique, ventilateur… peut limiter la perception des bruits extérieurs.

Chez le chiot, les aboiements nocturnes peuvent également être dus à une envie pressante. Lorsqu’il est petit, le chien n’est pas capable de se retenir, et cette capacité s’installe progressivement lorsqu’il grandit. Il y a alors 2 possibilités :

• Le besoin d’éliminer se produit à heures régulières, en fonction des repas. Notez les heures auxquelles il aboie la nuit et les nuits suivantes réveillez-vous ¼ d’heure plus tôt pour le faire sortir, il va ainsi s’habituer à ne plus avoir besoin d’aboyer pour réclamer. Récompensez-le lorsqu’il a fait ses besoins. Petit à petit, reculez les heures de réveil pour l’aider à se retenir de plus en plus longtemps.

• Installez-lui une litière dès son arrivée chez vous. Celle-ci doit être éloignée de l’endroit où sont installées ses gamelles, mais aussi de là où il dort et où il joue. Habituez-le à cette litière en le posant dessus dès qu’il commence à tourner en rond et à renifler un petit moment après son repas. Récompensez-le.

Mon chien aboie quand il est seul

L’anxiété de séparation est fréquente chez de nombreux chiens. Elle peut aussi bien se manifester la nuit, lorsque vous dormez, si vous ne dormez pas avec lui, ou bien la journée, lorsque vous partez travailler. La solitude va entraîner un profond désespoir chez le chien, qui est de plus un animal social, vivant depuis toujours en meute ou avec les hommes. Alors que faire pour votre chien qui aboie quand il est seul, la nuit ou encore quand vous partez ?

Il est important de l’habituer à considérer votre absence comme normale et à ne plus associer votre présence à jeux et caresses à la demande :

• Évitez de répondre à chacune de ses sollicitations, c’est à vous d’aller vers lui pour lui accorder de l’attention.

• Ne le laissez pas dormir avec vous, dans la même pièce.

• Lorsque vous allez partir ou vous coucher, ignorez-le durant les 10 minutes précédentes. Lorsque vous revenez, ignorez-le également pendant quelques minutes, vous irez le câliner un peu plus tard.

• “Jouez” à partir de chez vous, d’abord des temps très courts, puis de plus en plus longtemps. Si vous entendez votre chien aboyer, tapez sèchement sur la porte et éloignez-vous à nouveau. Par contre à chaque fois qu’il n’a pas aboyé, félicitez-le, récompensez-le.

• Offrez-lui un jouet qui délivre des friandises, ou encore un os à mâcher, qui distraira son attention.

• Mettez de la musique douce ou la radio, ce bruit blanc va également attirer son attention et limiter les aboiements.

Astuce : un comportementaliste peut vous aider à rétablir de bonnes habitudes si le chien est déjà adulte et que vous n’y parvenez pas tout seul.

Pour en savoir plus, lisez nos conseils: Mon chien ne s'ennuie plus, Comment occuper mon chien avec des jouets pendant mon absence ?

Les races de chiens aboyeurs

Certaines races de chiens aboyeurs, notamment les races de terriers, ont été sélectionnés, programmés au fil du temps pour avertir d’un danger, par exemple dans les fermes pour le bétail. Ils vont donc aboyer à tout bout de champ, lorsque l’ascenseur s'arrête, que le téléphone sonne, etc. Une reprogrammation peut être efficace, qui va mieux cibler leur réactivité. Les bergers, eux, protègent leur territoire et leur “troupeau”. Ne les laissez pas patrouiller devant la porte lorsque vous n’êtes pas là, et apprenez-leur à ne pas aboyer. Les chiens mâles non castrés ont eux aussi cette tendance, qui peut être atténuée voire disparaître lorsqu’ils sont stérilisés. Les races sportives et de travail, elles, ont besoin de beaucoup d’activité physique, ce sont des chiens choisis pour leur résistance physique. Inoccupés, ils s’ennuient très vite et expriment cet ennui en faisant des bêtises : trous dans le jardin, destruction d’objets ou de meubles, aboiements… Sortez-le avant de vous absenter pour une longue durée, et privilégiez les sorties sportives, afin que votre chien rentre bien fatigué. Et n’oubliez pas de leur laisser jouets, balles, os, afin de les tenir occupés.

Que dit la loi ?

Une nuisance sonore

Le bruit d’un chien qui aboie dans le voisinage peut être légalement considéré comme une nuisance sonore, voire comme une nuisance extrême, ce qui fait partie de ce que l’on appelle “ les troubles anormaux de voisinage”. Toutefois, pour être ainsi reconnu, il doit correspondre à la description de la nuisance sonore donnée dans l’article R1336-5 du Code de la Santé Publique : “Aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme, dans un lieu public ou privé, qu’une personne en soit elle-même à l’origine ou que ce soit par l’intermédiaire d’une personne, d’une chose dont elle a la garde ou d’un animal placé sous sa responsabilité.” Un chien qui aboie tout le temps est donc considéré par la loi comme une nuisance sonore. Par contre, des aboiements “normaux” (ni trop forts, ni trop fréquents) ne sont pas considérés comme condamnables.

Que faire contre la nuisance du chien du voisin qui aboie ?

Le propriétaire du chien qui aboie est responsable de cette nuisance, mais il est conseillé de tenter de régler la situation par le dialogue, et il est quand même plus acceptable de réitérer si besoin la demande plutôt que de passer immédiatement à des recours légaux. Si les aboiements ne cessent pas à court ou moyen terme et qu’il n’y a aucune amélioration, vous pouvez lui envoyer en premier lieu une simple lettre rappelant la législation sur ce sujet, puis une lettre recommandée avec accusé de réception pour lui signifier à nouveau de faire cesser ces aboiements dérangeants. La mairie de la commune est garante du respect de la réglementation. Il est donc possible de vous y rendre pour demander une intervention de la police.

À savoir : que faire contre un chien qui aboie toute la nuit ? Si c’est une situation qui se répète trop souvent, rendez-vous directement au commissariat de votre lieu d’habitation. La police pourra venir constater la nuisance et établir un procès-verbal.

Le recours à un conciliateur de justice peut aussi être une solution modérée à ce litige. Ce recours est de plus gratuit, contrairement aux moyens qui suivent. Un huissier de justice peut aussi intervenir, sa position de représentant des forces publiques étant assez convaincante. Par la suite, le seul recours est de rassembler des preuves par constat d’huissier, témoignages attestés de voisins, PV (préférez une main-courante à une plainte), etc. Ce dossier de preuves vous permettra de saisir le tribunal d’instance. Son coût et les délais font cependant de cette action une action de dernier recours.

Les sanctions

Selon le Code Pénal et le Code de la santé Publique, le propriétaire d’un chien aboyeur qui ne règle pas ce problème de nuisances sonores doit être sanctionné, cette sanction allant, selon le préjudice, d’une amende à des dommages et intérêts, ou encore à la confiscation de l’animal : “Est puni de la peine d‘amende prévue pour les contraventions de la troisième classe le fait d’être à l’origine d’un bruit particulier, autre que ceux relevant de l’article R. 1337-6, de nature à porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme dans les conditions prévues à l’article R. 1336-5”.

Conclusion Un chien qui aboie est un chien qui parle, qui exprime un besoin, une frustration, ou encore qui vous avertit d’un danger ou qui essaie de l’éloigner. Dans la plupart des cas, l’aboiement est donc justifié, même si le maître ne le comprend pas toujours ! Et bien que parfois cet aboiement soit un peu excessif ou inutile, il est relativement simple d’apprendre au chien à se maîtriser. Mais certains chiens sont hypersensibles, anxieux ou mal sociabilisés. Et là il s’agit de problèmes psychologiques plus difficiles à régler, qui nécessiteront le recours à un professionnel.